Suzan Vachon

L’archive Combustible

Toucher au corps, toucher le corps, toucher enfin….

Jean-Luc Nancy, Corpus.

Artiste interdisciplinaire et enseignante, engagée dans un travail de recherche et de réflexion depuis plus de vingt ans, Suzan Vachon considère sa pratique comme espace polyphonique de recherche, questionnant certains rapports de résonance et d’interpénétration entre la littérature et divers médias. Cette irrigation du littéraire dans sa recherche se situe en aval ou en amont du processus, invisible ou manifeste, documentaire ou levier de désirs, les mots sont pour l’artiste des espaces occultes du secret qui accompagnent le travail et qui, parfois, insistent pour s’y inscrire. Ainsi, depuis plusieurs années, elle s’intéresse aux métamorphoses de la forme et du sens dans un travail d’écriture de l’image fixe et en mouvement, généralement composé de plusieurs séquences autonomes et attractives. Ce travail attentif aux migrations de l’image, comparable au travail de l’écrivain, prend la forme d’un laboratoire de recherche formelle, disponible aux attractions nouvelles entre la littérature, l’image et l’espace tactile du son.

Ayant une pratique continue d’intégration des arts à l’architecture depuis 1993, elle revendique aussi une recherche à l’échelle du corps et de l’intime, où la fragilité et l’éphémère peuvent reprendre leurs droits.

Les archives visuelles et sonographiques, tant celles du patrimoine individuel que collectif, sont de puissants leviers dans ses réalisations. Ainsi, sa récente vidéo chant [dans les muscules du chant] réalisée en collaboration avec Bibliothèques et Archives Canada et soutenue par le Conseil des Arts du Canada, s’inscrit-elle dans l’ambitieux projet Domaine Public de Saw Video.

Candidate sélectionnée pour la bourse Exploration surround du Centre d’arts médiatiques PRIM, elle y tient un laboratoire de recherche sonographique sur le « toucher du son » et entreprend parallèlement au Centre Sagamie un laboratoire de l’archive sur « le toucher de l’image »; projet de recherche concrète et introspective s’inscrivant dans un continuum de travail autour de l’image, de l’archive, du son et de la littérature.

1) Titre, extrait de, Pour une éternité langoureuse, Zéno Bianu.